Copacabana et l’Isla del Sol
De Rurrenabaque, nous reprenons l’avion vers la Paz, où nous passons juste le temps de reprendre un bus vers Copacabana, 3840m, sur la rive du lac Titicaca.
Le lac Titicaca est sur la frontière entre le Pérou et la Bolivie, s’étale sur 6900km², si grand que parfois on se croirait en mer. Le bruit du ressac, les mouettes, les bateaux, la plage…
En arrivant à Copacabana, on y trouve une ville plutôt très touristique, des boutiques et des bars pour touristes un peu partout. La ville n’a pas grand intérêt pour nous, à part que c’est de là dont partent les bateaux pour l’Isla del Sol, l’Ile du Soleil, que nous souhaitons traverser à pied.
En soirée, on prend quand même un petit jus de fruit frais sur une des terrasses donnant sur le port, puis on rentre à l’hôtel, où on aura plutôt très froid. Le différentiel de température entre la jungle (30°) et Copacabana (8-10° la nuit, chambres non chauffées), est assez difficile. Audrey a du mal à se ré-acclimater à l’altitude, c’est donc reparti pour quelques jours de randos en mode mamie 🙂
Le lendemain de notre arrivée, nous partons donc en bateau vers l’ile, en début d’après-midi, après avoir gouté une truite du lac.
Selon la légende inca, c’est sur cette île que seraient nés le fils (Manco Capac) et la fille du soleil (Mama Ocllo), fondateurs de la ville de Cusco et 1er Inca. Aujourd’hui, pas mal de touristes s’y arrêtent, mais apparemment, peu traversent l’ile à pied en dormant sur l’ile. L’ile est entièrement piétonne, pas de véhicule motorisé, juste des mules pour monter les vivres et l’eau dans les villages.
Nous arrivons dans le petit port de Yumani, au sud de l’île, avec pas mal de monde. Là, il faut monter les marches vers le village. Au bout de l’équivalent de 4/5 étages, on fait une pause de 5 minutes, et on repart… L’oxygène se fait rare !
Nous posons nos affaires dans un petit hôtel, chambre sans douche (l’eau étant apportée par les mules, la douche se paye au prix d’or ; C’est quand même moche avec toute l’eau qu’ils ont autour :P), et nous partons à la découverte du sud de l’île. Nous visitons des ruines inca, nous découvrons nos premiers alpagas (ça ressemble à un lama, mais en plus « peluche » : court sur pattes, et avec plus de laine).
Le soir, nous suivons le Routard, et allons dîner dans un restaurant au milieu d’une forêt d’eucalyptus sur la crête de l’île. Super restau (las velas) : tout est fait sur commande, le chef va même chercher les herbes et les légumes dans le jardin quand il en a besoin. Nous dînons aux chandelles (pas d’électricité là-haut), et discutons longuement avec le chef : après 15 ans passés à la Paz, il est retourné dans son village d’enfance, et a transformé la maison de son grand père en restaurant. Il ne cuisine que des produits locaux, et frais, et se plaint de la culture culinaire des boliviens : trop de pâtes, de pommes de terre, de riz, et pas de légumes… Alors qu’il y a partout du quinoa, des plantes comestibles, des légumes… Alors du coup, il a monté un resto pour les touristes, qui eux, apprécient plus de diversité et les produits locaux.
Nous y croisons aussi deux norvégiens qui traversent l’Amérique du sud à moto, qui étaient dans la même auberge que nous à Copacabana, un peu en galère car ils n’avaient pas pensé à prendre assez de liquide (pas d’eau courante, 3h de l’électricité par jour… alors, pour les ATM, on repassera :)). Ils dormiront dans l’arrière cuisine du resto, et le chef leur a même offert une pizza et des boissons chaudes, sympa !
Le lendemain, nous partons tôt de l’auberge, au lever du jour et sous la pluie (tradition oblige, nous commençons toujours les randos sous la pluie). Audrey se traîne toujours 200m derrière Cédric, mais nous marchons beaucoup plus vite que prévu dans le guide. Résultat des courses, les péages du chemin sont fermés, et nous ne croisons qu’un ou deux muletiers sur le chemin, jusqu’au point le plus au nord.
Nous prenons le chemin appelé « la route sacrée de l’éternité du soleil ». Tout un programme ! Il s’agit en fait d’un chemin reliant le sud au nord de l’île, par la crête. Le chemin est pavé et délimité par des pierres. Les paysages sont superbes, et comme le ciel n’est pas dégagé, nous avons vraiment l’impression d’être sur une île en pleine mer, car nous ne voyons pas la rive du lac.
L’ile est assez pelée, et sauf quelques maisons / péages sur le chemin, il n’y a pas de constructions : tous les villages sont situés sur la côte.
Après une heure, la pluie s’arrête, et la lumière illumine les terres et la côte. Un petit côté breton, ou irlandais ?
Nous arrivons après 2 heures de marche aux ruines de Chinkina, composées d’un temple (pas très visible), d’un labyrinthe assez impressionnant, et d’une belle table de sacrifices. Un monsieur nous interpelle pour nous faire payer le billet d’entrée (non, on n’a pas triché, on est juste passés quand tout le monde dormait encore !), et il nous explique deux trois petites choses à voir sur un rocher (une tête d’homme, une tête de puma… c’est assez subjectif).
Nous repartons pour 45 minutes de marche à travers quelques petits villages sur la côté. Nous retrouvons les cultures en terrasses vues en arrivant sur l’île. Pommes de terre bien sûr, mais aussi des pois, et un peu d’élevage.
Après avoir cherché quelques sites archéologiques sans succès, nous rejoignons le port pour reprendre le bateau en direction de Copacabana.
Sur l’eau, nous croisons un des bateaux traditionnels du coin, et après 2h de navigation, arrivons à nouveau en ville.
Nous dépensons nos quelques bolivianos restant en souvenirs de la Bolivie, et le lendemain, cap sur le Pérou et Arequipa !
Encore des choses extraordinaires… merci !
Encore du rêve, des paysages exceptionnels; ça donne envie de voyager……