Mare !
Il y a des moments qui resteront inoubliables pendant ce voyage, et notre passage a Mare en fera
certainement partie.
Bon, alors, Mare est donc une ile Francaise, dans l’archipel des Loyautes, qui compte Lifou, Ouvea, Tiga et
Mare. Et tout ce beau petit monde est situe a une petite heure de vol au nord est de la grande Terre.
Nous avons choisi de visiter Ouvea et Mare, la premiere pour le bleu et la seconde pour l’authenticite, et
nous avons etes servis !
Bref, parlons un peu de Mare. A Noumea, la veille du depart, nous avons essaye de reserver deux choses : un
camping et une voiture. Sans succes. On comprend que l’affaire n’est pas dans le sac, et que
tout ca a bien l’air d’etre plus complique qu’il n’y parait. Pour chaque prestataire, nous avons bien 3/4
numeros de telephones differents (bien sur pas d’email), et aucun ne repond ou n’aboutit a une
reservation… On se dit donc qu’on va y aller et qu’on verra bien sur place !
Nous debarquons donc a Mare, et nous arrivons finalement a joindre le camping ou nous souhaitions aller. Ils
n’ont pas de voiture pour faire une transfert, il faut qu’on se debrouille pour y arriver. Mare est une
grande ile, elle fait environ 40 km de large, alors on se dirige vers la route pour faire du stop, quand un
homme nous aborde, nous demande ou on va. On lui dit qu’on n’a pas trouve de voiture, et il nous repond, ben
c’est moi le loueur de voiture ! On en a des voitures ! Ha non en fait pas aujourd’hui, mais si vous voulez
je vous en ammene une demain a votre camping. Et si vous voulez bien me rendre un petit service….
Voila comment nous nous retrouvons a silloner (enfin prendre la route tiree au cordeau qui traverse l’ile),
chacun au volant d’une voiture de location, pour aider le garcon a rappatrier ses voitures de l’aeroport
vers son centre !
Il nous depose ensuite a notre camping, non sans nous avoir fait faire le tour des plages du coin.
En arrivant au camping, l’accueil est un peu discret, Celine, la proprietaire, n’est pas la. On plante la
tente a cote des cases, et on part a la decouverte de la grotte et de la plage du coin, avant un coucher de
soleil d’anthologie. La cuisine au feu de bois par terre est un peu perilleuse mais on s’en sort pour se
faire un petit diner.
Le lendemain a l’heure dite, le loueur nous ammene une petite voiture pour la journee. Nous faisons le tour
des points d’interet de l’ile : des trous d’eau, dont certains avec des tortues, des jolies petites vues,
des belles plages. On prend le temps de faire le tour. Pour le dejeuner, on s’arrete a un petit marche sur
la route, ou les femmes jouent au bingo et ou une table fait office de restaurant.
Le soir, nous allons manger la soupe au « marche » de la tribu d’Eni, ou nous logeons. En guise de marche, les femmes de la tribu
se retrouvent toute la journee, vendent si besoin deux ou trois legumes et surtout, une d’entre elles a fait
la soupe et la vend a un prix derisoire. C’est le moment pour toute la tribu de se retrouver (3 soirs par
semaine), les jeunes, les vieux, les femmes a la soupe,les hommes a la petanque, les enfants un peu
partout… et nous, qui nous sentons un peu a part pour ce premier soir. Il faut preciser qu’ici, les gens
ne parlent pas le francais entre eux, mais le nengone ou le Mare.. alors on ne comprends rien, mais on
sourit et on observe !
Le lendemain, nous rendons la voiture et partons en stop vers le village de l’ile, Tadine, ou se trouve un
ressemblement d’artisanat de l’ile. S’y vendent quelques robes, tressages, quelques legumes, et il y a
quelques officiels qui font des discours. Une chorale chante : quelle emotion dans ces voix !!
Nous repartons a pied vers le sud, en longeant la cote, et en faisant du stop lorsqu’on longe la route.
Plutot facile, a chaque fois, la premiere voiture s’arrete 🙂 Apres un bon arret dans une superbe petite
crique, nous partons faire une petite promenade le long de 3 plages, toutes plus belles les unes que les
autres. On y trouve des tetes de grosses langoustes, et aussi des nautiles, a ajouter a notre collection de
coquilles 🙂
Le jour suivant, nous allons de l’autre cote de l’ile en voiture de loc pour aller faire une randonnee
accompagnee sur les falaises de Shabradan. Un peu decus car ce n’est pas le guide qui nous a ete recommande
qui nous accompagne, mais un francais de passage a Mare. Nous partons a 5 personnes sur le chemin, d’abord a
travers une cocoteraie puis sur des falaises plus escarpees, dont le sol est forme par des platiers de
corail erodes. C’est coupant comme du verre, alors on fait attention a ne pas glisser. Mais nous sommes
recompenses a la fin par l’arrivee sur une plage paradisiaque et des vues spectaculaires sur les falaises et
sur les vagues qui s’ecrasent sur les rochers. Le vent continue de souffler, donc la mer est demontee, mais
le bassin est protege des vagues et on va y faire trempette, meme si Audrey ne peut pas trop se baigner a
cause de son otite 🙁
En rentrant, nous retournons manger la soupe avec la tribu, et les discussions sont plus faciles cette fois.
On discute avec les anciens et une jeune fille dont la mere est de la tribu mais qui habite a Noumea. Une
vieille dame nous explique que dans leur langue, beaucoup de mots sont anglais car les premiers
missionnaires a arriver la bas etaient anglais. Ils ont apporte leur religion, et leur langue, specialement
pour les objets que le peuple d’ici ne connaissaient pas. C’est pour cela qu’on entend des mots connus comme
fork, sugar… lorsqu’on les entend parler… Cedric va avec les hommes sur le terrain de petanque, tire au
cordeau, qui est le lieu ou se retrouvent les hommes le soir. Etienne, un homme de la tribu qui a la
trentaine (le neveu de notre hotesse), invite Cedric a aller pecher le lendemain avec les enfants.
Le lendemain, pour notre derniere journee, nous avons demande a Celine de nous concocter le Bougnat, le plat tradtionnel caledonien. Nous avions demande si on pouvait l’aider, ce a quoi elle avait repondu non, mais en nous voyant observer la preparation, elle nous a donne quelques petites instructions. Cedric rape des cocos, Audrey decoupe de l’igname, on discute et on apprend la recette, sous les yeux de Kikko, le petit chien qui aimerait bien boire le lait de coco. Celine emballe le tout dans des feuilles de bananiers et de palmier, et on met ca dans les pierres brulantes pour un bon moment !
Nous partons ensuite avec Etienne et les enfants de la tribu sur leur petite plage preferee, accessible uniquement par un grand trou dans le sol et en marchant sur un tronc d’arbre incline. L’operation nous semble un peu perilleuse, mais on s’y colle et c’est plus facile que ca en a l’air.
Les enfants se mettent a ramasser les plus beaux coquillages pour nous les donner, une fille nous montre les petites meduses du coin.. Cedric participe au montage d’un foyer avec des pierres, mais il est deja temps d’aller gouter ce bon bougnat donc nous rentrons au camping en laissant les enfants ici.
Le bougnat est pret quand nous arrivons, et nous partageons le repas avec Celine, car les quantites sont absolument enormes, et l’igname, c’est… consistant ! Deux autres femmes de la tribu mangeront aussi sur le meme plat apres notre passage 🙂
L’apres midi, nous retrouvonsles enfants et Etienne, qui sont remontes de la plage vers le haut de la falaise, pour que les plus petits, qui ne peuvent pas descendre dans le trou, puissent participer. Les plus grands partent pecher au fusil et Cedric les accompagne. Ils rammenent regulierement du poissons, qu’ils font griller sur le feu, et Etienne insiste pour que nous goutions a toutes les especes differentes. Il nous fait cuire aussi des coquillages qu’il sert dans des feuilles. C’est incroyable tout ce que ces enfants savent faire une fois dans la nature. Pecher au fusil a 8/10 ans, faire du feu, cuisiner du poisson, sans oublier de s’amuser tout l’apres midi.
La fin d’apres midi se termine en une bataille de sarbacanes fabriquees avec la tige de feuilles de papayer et dans lesquelles on met des graines qui ressemblent a des graines de poivre. Ca part a tres grande vitesse, et parfois, on entend un ou deux gamins couiner un peu 🙂
Le soleil se couche et chacun rentre chez soi. Audrey se pose autour du feu avec la voisine du camping, la veuve du pasteur, qui avec sa guitare chante quelques chansons… Un moment plein d’emotions apres cette journee magique !
Etienne nous invite chez lui pour la soupe du soir. Avec deux paquets de soupe instantanee, quelques nouilles et des herbes de son jardin, il arrive a nous faire manger quelque chose de tres bon ! Sur les iles, les magasins sont plus que sommaires, il y a tres peu de choix, mais finalement, avec un peu d’imagination, les locaux s’en sortent tres bien ! On discute des gens qui passent ici, du mode de vie d’Etienne, revenu a la tribu apres quelques annees passees a Noumea, du fait qu’il y ait 6 eglises differentes pour une centaine de personnes dans la tribu … Etienne ouvre meme une bouteille de vin pour nous 🙂
Nous repartons le lendemain de Mare, a regret, car c’est dimanche et nous etions invite au banquet de la tribu, tenu par Etienne ce jour la.
Mais nous repartons avec des souvenirs pleins la tete, des moments forts en emotions qu’il est difficile d’ecrire, le sentiment qu’il faut bien peu de choses pour etre heureux, une nouvelle vision de l’eduction des enfants… Bref, ces quelques jours a Mare auront ete tres enrichissants !