Une semaine dans le Red center
Le vol vers le Red Center est assez impressionnant : pendant plusieurs heures, on vole au dessus de ..rien… En arrivant vers notre destination, on voit bien les terres rouges marbrées par des lignes noires qui doivent être les cours d’eau asséchés.
En arrivant à Alice Spring, toujours avec Vincent, nous prenons le taxi qui nous emmène, une fois n’est pas coutume, à notre auberge de jeunesse (Alice secret, excellente). Nous partons, sur recommandation du gérant, vers un point de vue pour admirer le coucher du soleil. En passant, nous traversons un parc et un bout de ville, et nous sommes un peu étonnés de voir un grand nombre d’aborigènes manifestement drogues ou avinés, qui traînent un peu partout… A posteriori, on apprendra que ces personnes sont un peu les marginaux de leur peuple, et c’est parce qu’ils sont exclus de leur tribu qu’ils traînent ainsi en ville. Nous traversons à pied la rivière asséchée qui coupe Alice Spring en deux pendant la saison des pluies : le ravin fait bien 100m de large, ça doit être impressionnant quand c’est plein !
Au point de vue, le coucher de soleil est effectivement sympa, et nous y voyons encore de nouveaux oiseaux. Le point de vue est en fait un monument aux morts, qui retrace toutes les guerres auxquelles les australiens ont pris part.
Le lendemain, nous partons tôt, avec le minibus qui vient nous chercher à l’auberge : nous avons en effet réservé un tour pour visiter Uluru et King’s Canyon, les points d’intérêt majeurs de la région. Nous avions hésité entre prendre un tour et louer une voiture, mais de nombreuses personnes nous ont recommandé les tours, étant donné que les distances sont plutôt longues, droites et sans intérêt majeur.
Nous finissions notre nuit dans le bus, et notre premier arrêt est un peu bizarre : les organisateurs du tour offrent un tour de chameau à tous les participants. Alors, à deux sur chaque chameau, on fait le tour d’un manège au galop. Bon, ça n’a pas grand intérêt, mais à 7h30 du matin, c’est suffisamment décalé pour qu’on se marre bien !
Nous faisons un peu connaissance dans le bus avec les autres participants, majoritairement des européens, une chinoise, et une famille bien sympathique de Belges qui habitaient à Brisbane mais qui rentrent en Belgique.

Nous reprenons la route et nous nous arrêtons une seconde fois pour ramasser du bois pour le campement, avant d’arriver à celui ci et manger nos sandwichs. Nous sommes rejoints par quelques autres participants, qui eux, sont arrivés à l’aéroport d’Uluru. Nous faisons connaissance avec Marcus et Laura, deux français qui viennent de passer un bout de temps en Australie, et qui voyagent avant de repartir en France.
Nous reprenons la route vers Uluru (énorme rocher sacré, appelé aussi Ayers rock). Arrives la bas, effectivement le rocher est énorme. On marche quelques heures autour, mais on ne grimpera pas dessus. En effet, ce rocher est sacré et les aborigènes considèrent qu’il ne faut pas grimper dessus. Mais le gouvernement australien a peur que les touristes ne viennent plus ici s’ils ne peuvent pas grimper dessus, et le sujet fait l’objet de controverses depuis de longues années.
La randonnee est sympa, mais le ciel est gris ce jour là, et on ne profite pas vraiment des couleurs incroyables de la roche, et on marche à plat avec le rocher d’un côté et le bush de l’autre côté, ce qui est assez monotone. Quelques endroits sont tout de même remarquables, comme des peintures aborigènes, des trous d’eau, des fissures immenses… A certains endroits précis, il est interdit de prendre des photos, car ils sont plus sacrés que d’autres, et les aborigènes considèrent qu’il ne faut pas pouvoir voir ces endroits si on n’est pas à cet endroit.
Après cette randonnee, on part prendre l’apero a un point de vue sur Uluru, où nous sommes sensés voir le coucher de soleil. Mais manque de pot, le ciel est toujours bouché et nous ne voyons pas le soleil. Mais l’apéro est tout de même sympa !
Le soir, nous arrivons au camp et tout le monde participe à l’élaboration du barbecue, en partageant quelques bières, puis on se retrouve autour du feu de camp autour duquel nous dormirons dans des swags. Le ciel est clair et on voit les étoiles comme nulle part ailleurs : ici, pas de pollution lumineuse, il fait nuit noire. Le swag est un concept tout à fait australien, qui permet de dormir a la belle étoile a même le sol : une sorte de sac de toile qui intègre un matelas et dans lequel on rentre avec son propre sac de couchage. Il fait très froid la nuit dans le désert, on n’est pas loin des températures négatives, alors nous sommes plutôt contents d’être bien équipés !
Le lendemain, on se lève encore bien tôt, pour cette fois admirer le lever du soleil, sur Uluru et sur la chaîne des monts Kuta Tjutas, ou monts olgas. Il s’agit d’un alignement de grosses roches érodées un peu comme Uluru.
Après le lever du soleil, nous allons justement y faire une belle randonnée de quelques heures au milieu de ces roches. C’est très joli et plutôt impressionnant, le contraste entre les roches rouges et le ciel bleu est saisissant.
Pour midi, nous retournons vers Uluru pour faire un barbecue de chameau et kangourou et visiter le centre culturel aborigène, qui décrypte une partie des traditions et croyances aborigènes.
Puis nous reprenons la route tout l’après midi vers un nouveau campement, plus près de king’s canyon, notre dernier stop. Arrives pour le coucher du soleil, nous préparons à nouveau le barbecue de façon collective, et nous couchons tôt, car la journée a été longue.
Un dernier lever très matinal, et nous partons pour faire une très jolie randonnée autour de king’s canyon. Il faut partir tôt car le soleil tape très fort et très vite, et nous profitons de jeux d’ombres magnifiques sur le canyon. On se retrouve en bas puis à la cime de falaises impressionnantes, au milieu de rouges, ocres, marrons et avec un grand ciel bleu. Magnifique !
Pour le retour, un autre chauffeur vient nous chercher et nous faisons la route vers Alice Spring sur une piste où on dérape, glisse, roule à une vitesse incroyable. Le chauffeur fait un peu cow boy, mais on passe un bon moment au milieu de nulle part, a essayer de trouver les kangourous et les aigles. Le soir, nous dînons avec nos compagnons de route, et nous échangeons nos coordonnes avec la famille d’Ann, avec qui nous avons particulièrement lié pendant ces derniers jours.
De retour à notre auberge, nous préparons à nouveau nos affaires pour repartir le lendemain, au volant d’une voiture de location cette fois ci, pour explorer les West McDonnell Ranges, chaîne de montagnes proches d’Alice Spring. Pendant 3 jours, nous randonnons là, à suivre les chemins bien balises du parc, et nous dormons dans les campings du parc avec douches chaudes, barbecue à gaz et dingos de série 🙂 un matin, nous nous faisons réveiller par un concert de dingos hurlant à la mort, et avec la résonance dans les montagnes, l’effet est saisissant.
Nous assistons à une conférence en plein air donnée par un géologue et organisée par les Rangers, et nous faisons une très très belle randonnée qui nous fait arriver à un point de vue sur une plaine immense, entourée par des petites montagnes. On a l’impression d’être dans l’ouest américain, et que le troupeau de bisons va bientôt passer au milieu en grondant. Mais non, ici pas de bisons, pas d’américains, mais bien le bush australien dans toute sa splendeur !


On passe aussi à côté de falaises utilisées par les aborigènes pour constituer les couleurs de leurs peintures : la terre est tour à tour orange, jaune, ocre, marron…

Pour notre dernier jour, nous passons la matinée dans le parc animalier tenu par le parc national, qui nous montre un grand nombre d’animaux que nous n’avons pas encore pu voir. On note particulièrement un espace fermé et éclaire par des lumières bleues qui permet d’observer des animaux nocturnes, ainsi que de magnifiques serres aux oiseaux. On assiste à une conférence donnée par un aborigène sur les outils, et les méthodes de (sur)vie dans le bush. Il nous présente les plantes, les fruits, qui sont consommés, et aussi nous montre aussi un œuf d’émeu (énorme !), utilisé pour faire de bonnes grosses omelettes !
Mais il est déjà temps de quitter le Red Center avec Vincent et de s’envoler vers le nord, ses températures plus que positives et les tropiques de Darwin !