Bromo et Ijen, les volcans javanais
De yogyakarta, nous partons avec un tour organisé pour visiter les deux volcans stars de l’est de Java, le Bromo et l’Ijen. Même si nous aurions pu le faire en transport par nous même, il nous semble plus facile de prendre un tour, car nous perdrons moins de temps, et Cecile pourra plus profiter de la suite. Ces tours n’ont pas du tout bonne réputation, car une sorte de mafia locale opére sur place, empêchant les tours opérators étrangers à la région d’organiser eux même des tours. Ils passent donc tous par le même organisateur, dont la qualité des prestations laisse globalement à désirer…
Nous voilà embarqués dans un minibus avec une dizaine d’autres touristes, pour une journée de route entre yogyakarta et cemoro lawang, notre camp de base pour un départ matinal le lendemain. La route est surprenante, car on s’aperçoit combien Java est peuplée de façon ininterrompue. De très très rares rizières viennent couper des enfilades de maisons, échoppes, que nous longeons durant plus de 10h de route. En arrivant à une sorte de centre de tri pour touristes affluant de nombreux mini bus, on nous fait savoir que nous sommes surclassés, c’est à dire qu’on nous emmène dans un hôtel un peu meilleur que celui qu’on devait avoir… Après avoir vérifié avec notre agence, on y va, et nous sommes finalement agréablement surpris, le lieu est à peu près correct.
Le lendemain matin, réveillés à 3h30, on nous entasse à 7 dans une jeep, pour monter a un point de vue sur le bromo, ou on verra un très joli lever de soleil, mais avec beaucoup de monde.
En redescendant nous arrivons dans la caldeira, qui compte plusieurs cratères, qui se sont eux même formés dans un seul gros cratère.


Une petite marche nous emmène au bord du cratère du Bromo, toujours au milieu d’une foule de touristes, et dans la poussière levée par les petits chevaux qui portent les plus paresseux. Mais le lieu est tout de même magique : le cratère crache de la fumée, gronde constamment, et en s’éloignant du haut des marches, on se retrouve vite un peu plus isolés pour admirer le spectacle.
En rentrant à l’hôtel, et après une douche et un bon petit déjeuner, nous reprenons la route pour se diriger vers l’ijen, volcan connu pour ses porteurs de souffre, qui font souvent l’objet de reportages sur les difficultés de leur métier.
Après plusieurs heures de minibus, nous crevons dans la dernière partie du chemin et nous arrivons donc tard à un hébergement un peu plus sommaire que le premier, dont la propreté laisse à désirer, mais on s’y fait, car l’agence nous avait prévenu… Après un bon repas, on se couche tôt, car oui, encore un lever a 3h le lendemain !
Ce réveil là se fait un peu dans la souffrance, étant donné que nous commençons à accumuler la fatigue, et surtout quand on voit la « breakfast box » qui nous est attribué : deux tranches de pain avec une confiture de papaye chimique, et un œuf dur… Mais bon, on s’effondre vite dans le minibus, et on se réveille quelques heures plus tard au pied de l’ijen, qu’il ne nous reste plus qu’à gravir. La première partie se fait sur un chemin plutôt facile, et on voit quelques singes marrons et noirs dans la forêt, ce qui égaye un peu la montée.
Petit à petit, la brume en dessous de nous se dissipe, et on découvre un nombre de cratères impressionnant autour de nous. Nous croisons quelques porteurs d’eau, et au bout de quelques minutes, les premiers mineurs qui descendent avec des sortes de brouettes équipes de freins de vélo. Il doivent bien transporter deux cents kilos dans ces engins qui ont l’air vraiment difficile à retenir vu la pente que nous gravissons.
Arrives en haut du chemin, un mineur se propose de nous accompagner, et de louer des masques a gaz, ce que nous faisons par principe de précaution. Nous descendons dans le cratère avec notre guide, et nous croisons les premiers porteurs.
Des jeunes, des vieux, marqués par la fatigue et le poids de leur chargement, qui tient dans deux paniers reliés par une planche. Certains portent plus de 90kg sur leur épaule, après avoir extrait des plaques de souffre dans les fumées qui agressent les yeux, les poumons… Ils ont la peau brûlée, par le soleil et la chaleur du produit, qui sort liquide de tuyaux installés dans les entrailles du cratère.

Nous serons tous marqués par ces mineurs, à qui pour certains nous donnerons la main pour les aider à remonter. La souffrance endurée est lisible dans leurs yeux, et c’est un peu assommés que nous remontons à notre tour, en comprenant pourquoi les mineurs ne portent pas de masque : rien que notre effort ne nous permet pas de respirer correctement dans le masque et nous sommes très vite essoufflés sans pouvoir récupérer. Alors, avec 90kg sur l’épaule…
Comme en Bolivie, notre guide nous explique aussi que les mineurs dégagent un revenu relativement important par rapport au revenu moyen Indonésien, et que c’est donc pour cela qu’ils choisissent de continuer, en y laissant leur santé.
En redescendant, on comprend aussi ce que nous disait le guide : c’est pendant la saison sèche que le transport est le plus compliqué, car la plupart des mineurs n’ont pas de petites brouettes comme celles que nous avons vu le matin. Après être remontés du cratère, ils ont donc tout la descente à faire à pied pour rejoindre le parking, sur un chemin long et glissant à cause de la poussière. La pluie fixe le sol et c’est donc moins glissant et dangereux lors de la saison des pluies.


Nous rejoignons notre minibus en milieu de matinée, et le tour s’achève quelques heures de sieste plus tard, a l’embarquement des ferrys pour Bali.
Coucou,
Alors vous voilà en Indonésie.
Ah Bromo, ça rappel des souvenirs. Des paysages surréalistes.
Par contre, faut être courageux pour faire Jogja-Bromo d’un seul coup 🙂
Bon séjour à Bali et profitez-en bien.
Matthieu